LES MEURTRIERES - CIE LES TROIS-HUIT - 2002

Les Meurtrières / Sandrine Bauer / Guy Naigeon / Les Trois-Huit

Les 2 actrices Femmes Sauvages (Marie-Aude C. et Valérie L.) portent en elles-même les fantômes (du grec phantasma – fantasme) de Violette N., Christine P., Ulrike M., Christine M. et toutes les autres.

Zigouiller, buter, estourbir / Trucider, saigner, refroidir / Descendre, occire, ratatiner / Comme l’auraient fait les chères aînées / Faire que sa vie soit un roman / Dès le lycée prendre un amant / Et pour cela tuer père et mère / Comme l’aurait fait Violette Nozière

Jouer du missel et de la fesse / Et bousiller après confesse / Une demi-douzaine de connards / Comme l’aurait fait Marie Besnard / Être la chienne des océans / Ferrailler en prouvant céans / Que la flibuste n’a pas un ride / Comme l’aurait fait Miss Mary Read

Haïr les bourgeoises exsangues / Leur arracher les yeux, la langue / Pour que leur passe le goût du pain / Comme l’auraient fait les sœurs Papin / Rugir après avoir parlé / Délaisser Marx pour traiter les / Patrons à la Kalachnikov / Comme l’aurait fait Ulrike Meinhof

Se baigner à la lueur des cierges / Dans le sang de cent mille vierges / Pour ranimer son teint flétri / Comme l’aurait fait le Bathory

Chérir un pédé chimérique / Tenir en joue toute l’Amérique / Et crever du plomb plein le cœur / Comme l’aurait fait Bonnie Parker / Empoisonner la Cour de France / Et vomir sur un peuple en transes / Au-dessus des flammes liées / Comme l’aurait fait la Brinvilliers

Puis toucher terre le moins lourdingue / Sans surin ni fiole ni flingue / La télécommande en fusion / Zapper au final sacrilège / Devant l’écran muet qui s’enneige / Toute palpitante d’illusions / Se remémorer tant d’histoires / Dresser d’urgence sa liste noire / Pour un crime être au rendez-vous / Mais s’endormir devant la tâche / L’âme en fureur et la main lâche / Comme n’importe lequel d’entre vous

(Paroles : Pierre Philippe, Interprète : Juliette)

Chaque femme a en elle la femme sauvage. Mais la femme sauvage, comme la nature sauvage, comme l’animal sauvage, est victime de la civilisation. La femme qui récupère sa nature sauvage est comme les loups. Elle court, danse, hurle avec eux. Elle est débordante de vitalité, de créativité (Clarissa Pinkola Estes)

Aujourd’hui quand une femme sauvage rencontre une autre femme sauvage, que (se) racontent-elles ? Des histoires de femmes sauvages, ludiques et joyeuses qui tuent, qui errent, qui baisent, bref qui libèrent les rêves diurnes qui dorment en nous. G.N.

Distribution

Texte : Sandrine Bauer
Jeu : Marie-Aude Christianne et Valérie Leroux
Scénographie et costumes : Catherine Bouchetal
Création son : Véronique Dubin
Création lumière : Yoann Tivoli
Régie générale : Edouard Frilet